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Pierre Moscovici le 16 septembre 2025 lors de la présentation de son rapport sur la transition écologique
Dans son premier rapport annuel sur la transition écologique, la Cour des comptes dresse un constat alarmant : malgré des progrès, les efforts de la France restent insuffisants face au changement climatique. Elle exhorte à une action urgente pour combler les retards.
Le 16 septembre, la Cour des comptes a publié son premier rapport annuel consacré à la transition écologique, un document destiné à devenir une référence pour évaluer les politiques publiques face au changement climatique, à l'érosion de la biodiversité et aux pollutions.
🌱Les engagements de #TransitionEcologique pris par la France impliquent un suivi de leur mise en œuvre, en particulier pour les finances publiques. La Cour publie son premier rapport annuel sur le sujet, et rappelle la nécessité d'intensifier les efforts. t.co pic.twitter.com/1AF9x0HlWu- Cour des comptes (@Courdescomptes) September 16, 2025
Alors que la France s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) de 55 % d'ici à 2030 et à atteindre la neutralité carbone en 2050, les résultats sont jugés « positifs mais fragiles et insuffisants » par les Sages de la rue Cambon.
Dépenses durables et budget limité : le casse-tête de la Cour des comptes
Depuis 1990, les émissions de GES ont diminué de plus de 30 %, et des avancées sont notables dans la gestion de l'eau, des déchets et de certains polluants atmosphériques. Cependant, le rythme de réduction des GES ralentit, et l'empreinte carbone globale, incluant les émissions importées, augmente. La biodiversité s'effondre, avec une chute de 31 % des populations d'oiseaux spécialistes (utilise un seul type de ressources ou d'habitat) depuis 1989. L'adaptation au changement climatique, face à des canicules, des sécheresses et des inondations de plus en plus fréquentes, accuse un retard préoccupant.
Les coûts des sinistres climatiques, comme les 640 millions d'euros des inondations des Hauts-de-France en 2023, pourraient doubler d'ici à 2050, tandis que l'inaction coûterait 11,4 points de PIB, contre 7 points avec une transition immédiate.
Pour accélérer la transition, la Cour recommande de fixer des objectifs sectoriels chiffrés dans la Stratégie nationale bas-carbone (SNBC) et de renforcer le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), affaibli depuis 2024, pour coordonner les politiques interministérielles. Les collectivités locales, acteurs clés, doivent mieux aligner leurs actions sur les objectifs nationaux, notamment pour la gestion du trait de côte ou des déchets.
Pierre Moscovici, président de la Cour, insiste : « La transition est moins coûteuse que l'inaction ».
🌱 « La transition écologique est nettement moins coûteuse que l'inaction »Le Premier président @pierremoscovici présentait hier le premier rapport annuel de la Cour des comptes consacré à la #TransitionEcologique, qui sera désormais publié chaque automne. pic.twitter.com/cxjHiZD39W
- Cour des comptes (@Courdescomptes) September 17, 2025
Cependant le financement pose un défi majeur : doubler les investissements actuels (100-110 Md€ par an) d'ici à 2030, soit 100 Md€ supplémentaires, principalement portés par le privé (80 %). La Cour préconise de consolider la Stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique (SPAFTE), à présenter au Parlement dès le printemps, et d'intégrer les « budgets verts » dans une programmation budgétaire pluriannuelle.
Face à une dette publique élevée, la Cour appelle à une mobilisation cohérente et équitable, intégrant les ménages modestes, pour éviter une facture environnementale et économique encore plus lourde.